22 mars 2010

Road, wine and sun trip in ze wild west argentin

L'Argentine est un pays-continent riche en couleurs et dépaysements. Il y a quelques jours nous grelottions de froid baignés dans les teintes vertes et blanches du grand sud et maintenant nous suffoquons de chaleur dans le désert minéral couleur rouille du nord-ouest. L'ami Carlito, tout juste débarqué de l'hiver parisien, nous y rejoint avec l'alléchant projet d'écumer les caves bien fraîches des bodegas de Mendoza et San Juan.

Devant nous, ce sont des kilomètres de lignes droites reliant quelques pueblitos isolés par des étendus de pampa craquelée de sècheresse et battue par les vents. Le ciel, d'un bleu limpide n'offrant pas l'ombre d'un nuage, est souligné par un paysage fascinant de roches ocrées et rougeoyantes à perte de vue. Qui a eut l'idée d'y planter des vignes?! Peu importe! Le résultat est à la hauteur de nos papilles et arrose généreusement les asados de boeufs si tendres.

Cette nature inerte atteint son comble au parc Ischigualasto, surnommé Valle de la Luna, célèbre pour ses spectaculaires paysages lunaires de rocs sculptés par le temps et les intempéries dans des figures étonnantes défiant l’équilibre. Certaines sont incrustées de fossiles datant de quelques dizaines de millions d'années. Et le tout est encadré par un massif dont les tons rouges varient au gré du soleil couchant. Un coin de paradis pour paléontologues et photographes.

Petite pause mystique, sous un soleil assassin, au bizarroïde sanctuaire de la Difunta Correa, patronne des routiers: un incroyable bric à brac de plaques d'immatriculation, de volants, de photos de famille posant avec leur véhicule... toutes sortes d'offrandes en échange de protection et prospérité. La légende raconte que madame Correa, qui s'était mis en tête de suivre son mari à pied dans le désert pendant la guerre civile de 1840, en est morte de soif, mais que son bébé survécu par miracle en continuant à téter... D'innombrables petits autels lui sont dédiée au bord des routes, encombrés d'incomparables amas de bouteilles en plastiques, destinées à étancher la soif de la Difunta.

Carlito retourne vers Paname, pendant que nous nous dirigeons vers la région de Cafayate, qui est connue pour ses paysages digne du far-west étatsunien, mais aussi pour ses vins, notamment le Torrontes, un blanc fruité adoucissant considérablement notre acclimatation au cagnard ambiant. Les vignes poussent à 1700m d’altitude et sont arrosées au goutte à goutte. Contrairement aux Malbecs de Mendoza, ici, les rouges n'ont pas ce fort goût boisé uniforme dû à l'abus de copeaux de chêne.
Au pittoresque village de Cachi, nous sympathisons avec Quitu, un chanteur de peña, qui nous donne notre premier cours de charango.
La route de Salta traverse d'abord le parque de Los Cardones, parsemé de cactus géants avant de grimper en lacets à plus de 3000m pour rejoindre la Cuesta del Obispo, dans un changement de décor brutal: forêt exubérante noyée dans une brume humide.

Tout en gardant la même structure lassante héritée de l'époque coloniale, de rues perpendiculaires organisées autour d'une place centrale abritant la cathédrale, il émane de la ville de Salta une atmosphère particulière chargée d'histoire et inondée de soleil.

Une des curiosités de Salta est son musée archéologique de haute montagne ou sont exposées des momies incas. Il s'agit d'enfants offerts en offrande au sommet du volcan Llullaillaco il y a  500 ans et retrouvés congelés dans un état de conservation exceptionnelle. A tel point qu'on a presque l'impression d'enfants endormis: spectacle assez dérangeant !

8 mars 2010

La Patagonie: les photos






Les photos de la Carretera Austral






Les photos du parc des Glaciers
et d'une chute de glace du Perito Moreno



Les photos d'Ushuaia




Les photos de Torres del Paine




Les photos de Puerto Varas









Petit rappel: les posts sont décalés d'environ 2 mois. Nous étions au sud de l'Argentine et du Chili en février-mars; nous sommes actuellement au lac Titicaca...

Voir la carte de notre parcours

4 mars 2010

La patagonie, le sud du sud.

Retour en Argentine, pour rejoindre El Chalten par la Ruta 40 en traversant la fameuse pampa aride et monotone. Le changement de paysage avec la Carretera Austral, verte et vallonnée, est frappant. Seul points communs: un vent violent et une piste interminable non goudronnée.
El Chalten a été récemment construite à l'entrée de la partie nord du parc de los Glaciares au pied du célèbre Fitz Roy.
Les premiers jours, on n'aperçoit pas l'ombre d'une montagne et ce n'est pas faute d'avoir essayé! Mais un vent glacial, du brouillard, une pluie horizontale, parfois même de la grêle ou de la neige nous accompagnent joyeusement à chaque rando. Même une longue journée de marche sur le glacier Grande ne nous permettra pas d'apercevoir le Cerro Torre juste au dessus...
Heureusement le dernier jour, un soleil resplendissant illumine un ciel presque sans nuage: le Fitz Roy et le Cerro Torre s'offrent enfin a nous. Le spectacle est d'autant plus délicieux qu'il s'est fait désirer, et on savoure notre chance.

Après le nord, petite escale à El Calafate au sud du parc de los Glaciares qui abrite le non moins fameux Perito Moreno, roi des glaciers, connu pour ces chutes de glace (image que les écolos utilisent à tort pour alerter sur le réchauffement climatique).
Certains prétendent qu'il s'agit de l'unique glacier en équilibre; d'autres qu'il recule comme tous les autres glaciers... En équilibre ou pas, il est en tout cas imprévisible! Après avoir vu un énorme iceberg s'en détacher juste devant nos yeux, on n'a pratiquement rien vu tomber du reste de l'après-midi.
Heureusement la chute des glaces n'est pas l'unique attraction, sa taille imposante, les craquements qui sortent de ses entrailles, ses reflets bleutées, sa froideur inhumaine envoutent tout autant.
C'est reparti pour un interminable périple en bus afin de rejoindre les parents de Christel à Ushuaia. Pour y accéder, on doit traverser le Chili (car la Terre de Feu argentine est enclavée au milieu de terres chiliennes), et notamment le mythique Détroit de Magellan dans un bac secoué par des vagues et un vent à décorner les bœufs.

Bien qu'Ushuaia ait un statut de bout du monde, elle n'est pas si au sud que ca: sa latitude correspondrait en Europe environ a celle de Newcastle. Elle n'en reste pas moins la ville la plus australe (sans compter le petit port chilien, Puerto Williams, de l'autre cote du canal de Beagle).
La ville présente peu d'intérêt en soi, mais les alentours sont superbes au soleil: canaux, îles abritant des cormorans et lions de mer, forets et montagnes enneigées. Des quantité d'arbres morts jonchent le sol à cause des castors et du froid qui ralenti la décomposition. Avec ce froid, il est d'ailleurs difficile d'imaginer que les indigènes Yaghans y vivaient nus!

Le long de la route pour Punta Arenas, au Chili, des troupeaux de guanacos et de ruminants éparpillés sur des pampas a perte de vue viennent perturber la monotonie du voyage.
Passage obligé: une petite excursion sur l'ile Magdalena nous permet de découvrir une colonie de charmants pingouins qui observent le troupeau de touristes quotidien les photographier. Il faut quand même endurer 4 heures de ferry sur le détroit de Magellan souvent déchainé.
 
Fitz Roy, Perito Moreno, Ushuaia, Magellan, Beagle, de tous ces lieux mythiques du grand sud qui font rêver bien des voyageurs, il n'en manque plus qu'un: Torres del Paine.
Et ça se mérite ! D'abord en casquant pour l'entrée du parc et les campings, puis en en bavant pendant 5 jours pour parcourir le fameux trek du "W". Mais quelle récompense lorsqu'on admire le lever de soleil sur les Torres ou les avalanches sur le glacier Frances :)
Notre découverte du Chili est malheureusement écourté par le terrible séisme. Bien trop au sud pour ressentir les secousses, Punta Arenas a été épargné et on mettra un certain temps a réaliser l'ampleur du désastre. Le pays est sans dessus dessous, et c'est avec seulement un jour de retard qu'on prend notre vol de Punta Arenas à Puerto Montt. Un ciel complètement dégagé nous permet de contempler une dernière fois les imposants lacs, étendus de glaces et massifs montagneux du parc des Glaciers et du Campo de Hielo.

Dernière escale chilienne: Puerto Varas, ambiance hippie décontractée et paysage de lacs et de volcans. 
Le traumatisme du séisme est bien palpable. Les rayons de magasins se vident par manque de ravitaillement. L'épicentre étant a Concepcion, entre Puerto Montt et Santiago, une grosse partie des routes sont détruites et il n'est plus possible de traverser la région en bus. On écoute les premiers témoignages de personnes qui ont vécu le séisme ou attendent avec angoisse des nouvelles de proches.