28 oct. 2009

Cabalgata à Jardin

On délaisse la chaleur intense de la cote caraïbe pour les températures printanières de Medellin, en passant par une nuit blanche dans un bus glacial. Medellin parait beaucoup plus riche que Bogota (notamment grâce à Pablo Escobar) et a comme un air de ville européenne, mais n'est pas assez calme pour nous.

Direction un petit village qu'on nous recommande chaudement au doux nom évocateur de Jardin. A notre arrivée, c'est l'effervescence pour les préparatifs d'une cabalgata, grande réunion de cavaliers de la région. On finit par trouver à se loger dans une belle villa, chez la soeur de Gustavo qu'on a croisé dans la rue et qui sera notre guide.
En plus du charme de ses rues et de sa place, Jardin est entouré de plantations de banane et de café accrochées sur les flancs de montagnes verdoyantes à perte de vue.


Le jour dit, la place de l'église est déjà animée bien avant l'arrivée des 500 cavaliers. Une cabalgata, ca commence comme un concours d'élegance - les cavaliers portant sombrero et poncho règlementaires se pavanent, et ca termine rapidement en beuverie au rythme des arrêts de bar en bar: une sorte de pub-crawling à cheval. Dans certains bars, ils y sont même acceptés. Impossible d'échapper à la tradition: on se retrouve à trotter avec sombrero autour de la place à coup de tournée d'aguardiente et de rhum. La soirée dure jusqu'à épuisement du cavalier ou de l'animal - 2 chevaux sont morts de fatigue cette nuit-là.

Les photos / le diapo de Medellin et Jardin.


Portraits de Gustavo et de Jaime, qui nous a emmené faire une magnifique excursion à cheval:



22 oct. 2009

La Guajira: mar, sol y pescado

Les quelques infos que l'on récolte sur la Guajira, péninsule semi-désertique à l'extrême nord de l'Amérique du sud, suffisent à éveiller notre curiosité. Bien qu'on nous ait prévenu des difficultés, on decide d'y aller par les transports locaux et on ne va pas être déçu !

Notre odyssée commence tranquillement dans un confortable bus climatisé qui nous dépose à Riohacha, capital de la Guajira, sous une chaleur de plomb. C'est là que le jeu de piste commence: de questions en suppositions, de tentatives en déambulation, nous finissons par trouver le colectivo pour Uribia, qui s'avère être une voiture. En attendant qu'elle se remplisse, on essaie  de s'habituer à la chaleur et à l'accent d'Aquiles, un autre passager, retraité des mines de sel de Manaure.

Arrivés à Uribia, le dernier bus pour Cabo est malheureusement déjà parti. Mais les imprévus font le charme des voyages: Aquiles nous propose de venir à Manaure visiter les marais salants. Et c'est parti pour 2h en moto taxi à la recherche des flamants roses qui viennent se nourrir dans les marais salants au coucher du soleil. On n'apercevra les oiseaux que de loin, mais ce n'est qu'un pretexte pour mieux explorer un paysage lunaire.

On découvre finalement Manaure, un village aux rues paisibles avec ses "taxis ecologicos" (sorte de rickshaw à vélo) bien loin du tourisme. On sort diner dans un minuscule bistrot avec les seuls autres touristes de l'hotel: Anne, étudiante allemande en beaux-arts a Barcelone et Alejando, un Bogotano qui trimballe sa caméra partout pour interviewer des Colombiens de tous horizons. Bertrand profite d'ailleurs de ses interviews pour dessiner les gérants de l'hotel, une famille Wayuu (indigenes de la Guajira). La culture wayuu est matriarcale: les femmes gèrent le business et transmettent le statut de wayuu de génération en génération.
Les photos / Le diapo de Manaure




Le lendemain, nous repartons accompagnés d'Anne et Alejandro a Uribia, bien décider à ne pas rater la "camioneta" pour Cabo de la Vela. 

Nous voila parti pour un trajet épique de 4h serrés comme des sardines sur une route qui se transforme rapidement en une piste poussiéreuse au milieu d'arbustes chétifs et de cactus à perte de vue: notre égo d'aventurier est comblé. En quelques kilometres, le paysage a complètement changé, la vegetation luxuriante du Tayrona est remplacée par une terre aride et désertique. Malgré l'inconfort et les secousses, l'ambiance est bonne et après d'insistantes demandes, on finit par chanter "au clair de la lune" sous des regards curieux et amusés. Une crevaison inespérée nous offre quelques minutes de répit pour se dégourdir les jambes.


On loge chez une passagère de la camioneta qu'Alejandro voudrait interviewer: une petite bicoque les pieds dans l'eau à ciel ouvert où elle nous accroche des chinchorros (hamacs) à côté des leurs et nous cuisine matin, midi et soir des poissons fraichement pêchés.
Il n'y a pas grand chose à Cabo de la Vela: pas d'eau courante, pas d'électricite, pas de fruit, pas de moustique (grâce au vent), pas d'internet (argh!). On y vit déconnectés au rythme des vagues, du soleil et de nos estomacs. Et quand la nuit
tombe, on allume un génerateur à petrole bruyant pour regarder un match de foot, avant d'admirer le ciel étoilé (la polaire est basse sur l'horizon) berçés par le bruit des vagues et les vapeurs d'aguardiente. Difficile de s'imaginer en saison haute, la plage blindée de touristes et kitesurfers.













Les photos / Le diapo de Cabo de la Vela

21 oct. 2009

Taganga, Tayrona, Cartagena: la côte caraïbe


Après une nouvelle escale à Bogota, nous partons d'un coup d'avion sur la côte Caraïbe, à Taganga-aux-2-visages: charmant petit village de pêcheurs, paisible et paradisiaque le jour, diabolique et offrant toutes les tentations la nuit. Tous les clichés des Caraïbes y sont réunis: les restos de poissons et les jeunes hippies qui vendent leur artisanat sur la plage, les bateaux de pêche rafistolés, les mamas au parapluie pour se protéger du soleil, les chiens errants, les stands de jus de fruits.



Prochaine étape: la péninsule reculée de la Guajira, où on rencontre Alejandro et Anne avec lesquels on fera un bout de route (ce sera l'objet d'un prochain post).

Puis direction le Parc National Tayrona, joyaux de la Colombie: un pied dans la mer scintillante de poissons multicolores, un autre dans la jungle verte et dense; les vagues se déroulant sur des plages immaculées pour venir lécher les pieds des palmiers de coco et des rochers majestueux comme tombés du ciel.

Les photos / le diapo de Tayrona

Le 3ème jour, a court d'argent, nous partons de cet éden terrestre en lancha et retrouvons Taganga, comme un nouvel ami qu'on a quitté la veille, avec le désir de le connaitre mieux. Malheureusement, depuis notre dernier passage, les travaux d'aménagement ont avancé, les bouibouis du bord de mer ont disparu, les pavés remplacent petit à petit le sable et un peu de l'âme de Taganga s'en est allé.

On y découvre Jorge: au 1er abord, d'aspect limite clodo avec ses guenilles et ses lunettes cassées, mais en réalité un amateur de poésie, cultivé et animateur d'une radio locale. Il nous parle de sa Colombie, pays des extrêmes: de Pablo Escobar a Gabriel Garcia Marquez.
Il y a aussi ce père et ce fils, qui chantent dans la rue comme 2 copains,
interviewés par Alejandro (alias Barcelombia).

Les photos / le diapo de Taganga.

Ca y est, Alejandro et Anne doivent repartir chez eux. On se donne RV à Bogota avec Alejandro et à Barcelona avec Anne. Les quelques jours passés avec eux auront vraiment été sympa.
Nous poursuivons notre chemin vers Cartagena, superbe ville coloniale fortifée, qui nous acceuille avec une chaleur moite et suffocante. Un violent déluge tropical ne nous offre qu'une fraicheur passagère. Et c'est presque en fuyant qu'on quitte Cartagena pour les hauteurs de Medellin, surnommée "la ville de l'éternel printemps".

Les photos / le diapo de Cartagena

4 oct. 2009

Villa de Leyva

L'aventure continue avec Martin et Ophélie, direction Villa de Leyva dans le fameux 4x4 Azulejo de Felipe.
La piste, bordée de mines et de fours de charbon, est toujours aussi chaotique et poussiéreuse, et devient encore plus impressionnante à la nuit tombante: les mineurs, noirs de charbon rentrent péniblement chez eux; un panneau a l'entrée de chaque mine indique le nombre de jours depuis le dernier accident; les flammes et fumées sortant des fours donnent au tout comme un air de germinal, de misère d'un autre siecle.

Après le spectacle des mines du paramo, l'arrivée à Villa de Leyva donne l'impression d'avoir changé de planète: une jolie ville coloniale qui respire la richesse, l'ordre et la propreté.
Felipe nous explique sa théorie: Villa de Leyva, comme d'autres villes telles que Cartagena ou Medellin, est une "suisse" colombienne. Qu'entend t il par la? Une zone sécurisée qui fait semblant d'être neutre, mais qui récupere tout le fric des guerres internes (narcotrafficants/paramilitaires/guerilla) sans les problèmes...



On est logé chez Ronan et Myriam, des amis agronomes de Martin et Ophélie, dans une charmante maisonnette d'une coopérative agricole, à l'entrée de la ville.
Les gérants ont pour habitude de travailler dans la pépinière en ecoutant la musique le volume à fond. On va rapidement s'apercevoir que c'est la norme: chaque bistrot, local, le plus modeste soit-il, se doit d'avoir des bafles é-no-rmes.
Ronan et Myriam bossent sur la contamination de l'eau dans cette région. Toujours la même problématique: les citadins se plaignent que l'eau soit contaminée par les agriculteurs vivant en altitude. On y trouve de tout: batteries de voiture, cadavre de bouc, sacs de pesticides, etc. Miam. Bouillir l'eau du robinet ne suffit clairement pas.

On se fait une belle rando vers le parque Cane Iguaque. En chemin, on est chaleureusement acceuilli dans une école par le maire qui nous explique que 500 personnes, principalement des militaires, sont mobilisés depuis la veille pour arrêter un incendie dévastateur dans cette region sèche et très ventée. Il nous rassure: tout est sous contrôle, et nous invite fièrement à une fête donnée dans quelques semaines en l'honneur de l'arrivée de l'électricité au village.

Les photos / le diapo de Villa de Leyva


1 oct. 2009

Le secoussemographe ou sacudografo

De nos premiers trajets en bus est né un nouvel indicateur des transports en commun, basé sur une méthode éprouvée: le secoussemographe.
Les résultats vous permettrons d'avoir une meilleur idée de la réalite du terrain.
Ci-dessous, le descriptif technique: